Serveur HTTP Apache Version 2.5
Description: | Une variante du MPM worker conçue pour ne
mobiliser des threads que pour les connexions en cours de traitement |
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Statut: | MPM |
Identificateur de Module: | mpm_event_module |
Fichier Source: | event.c |
Le module multi-processus (MPM) event
est, comme son nom
l'indique, une implémentation asynchrone basée sur les évènements et conçu
pour permettre le traitement d'un nombre accru de requêtes
simultanées en déléguant certaines tâches
aux threads d'écoute, libérant par là-même les
threads de travail et leur permettant de traiter les nouvelles requêtes.
Pour utiliser le MPM event
, ajoutez
--with-mpm=event
aux arguments du script
configure
lorsque vous compilez le programme
httpd
.
Le MPM event
s'inspire du MPM worker
qui
implémente un serveur hybride multi-processus et multi-threads. Un processus de
contrôle unique (le parent) est chargé de lancer des processus enfants. Chaque
processus enfant crée un nombre de threads serveurs défini via la directive
ThreadsPerChild
, ainsi qu'un thread
d'écoute qui surveille les requêtes entrantes et les distribue aux threads de
travail pour traitement au fur et à mesure de leur arrivée.
Les directives de configuration à l'exécution sont identiques à celles que
propose le MPM worker
, avec l'unique addition de la directive
AsyncRequestWorkerFactor
.
Ce module MPM a été conçu à l'origine pour résoudre le "problème keep alive" de HTTP. Lorsqu'un client a effectué une première requête, il peut garder la connexion ouverte et envoyer les requêtes suivante en utilisant le même socket, ce qui diminue considérablement la charge qui aurait été induite par la création de nouvelles connexions TCP. Cependant, le fonctionnement du serveur HTTP Apache impose de réserver un couple processus enfant/thread pour attendre les données en provenance du client, ce qui présente certains inconvénients. Pour résoudre ce problème, le MPM Event utilise un thread d'écoute dédié pour chaque processus associé à un jeu de threads de travail, partageant les files d'attentes spécifiques aux requêtes en mode keep-alive (ou plus simplement en mode "lisible"), à celles en mode écriture des résultats, et à celles en court de fermeture ("closing"). Une boucle d'attente d'évènements déclenchée en fonction du statut de la disponibilité du socket ajuste ces files d'attente et distribue le travail au jeu de threads de travail.
Cette nouvelle architecture, en exploitant les sockets non blocants et
les fonctionnalités des noyaux modernes mis en valeur par
APR (comme epoll de Linux), n'a plus besoin du
Mutex
mpm-accept
pour
éviter le problème de "thundering herd".
La directive AsyncRequestWorkerFactor
permet de
définir le nombre total de connexions qu'un bloc processus/thread peut
gérer.
Avec les MPM précédents, les connexions asynchrones nécessitaient
un thread de travail dédié, mais ce n'est plus le cas avec le MPM Event.
La page d'état de mod_status
montre de nouvelles
colonnes dans la section "Async connections" :
write()
vers le socket
renvoie en général EWOULDBLOCK
ou EAGAIN
pour que l'on puisse y écrire à nouveau après un certain temps
d'inactivité. Le thread de travail qui utilise le socket doit alors
être en mesure de récupérer la tâche en attente et la restituer au
thread d'écoute qui, à son tour, la réattribuera au premier thread
de travail disponible, lorsqu'un évènement sera généré pour le socket
(par exemple, "il est maintenant possible d'écrire dans le socket").
Veuillez vous reporter à la section à propos des limitations pour
plus de détails.
KeepAliveTimeout
est atteint, le socket
sera fermé par le thread d'écoute. Les threads de travail n'ont
donc plus à s'occuper des sockets inactifs et ils peuvent être
réutilisés pour traiter d'autres requêtes.Ces améliorations sont disponible pour les connexions HTTP ou HTTPS.
Les états de connexions ci-dessus sont gérés par le thread d'écoute
via des files d'attente dédiées qui, jusqu'à la version 2.4.27, étaient
lues toutes les 100ms pour déterminer quelles connexions avaient atteint
des limites de durées définies comme Timeout
et KeepAliveTimeout
. C'était une solution simple
et efficace mais qui présentait un inconvénient : ces lectures
régulières forçaient le thread d'écoute à se réveiller, souvent sans
nécessité (alors qu'il était totalement inactif), ce qui consommait des
ressources pour rien. A partir de la version 2.4.28, ces files d'attente
sont entièrement gérées selon une logique basées sur les évènements, et
ne font donc plus l'objet d'une lecture systématique. Les environnements
aux ressources limitées, comme les serveurs embarqués, seront les plus
grands bénéficiaires de cette amélioration.
Ce MPM présentait dans le passé des limitations de montée en
puissance qui
provoquaient l'erreur suivante : "scoreboard is full, not at
MaxRequestWorkers". La directive MaxRequestWorkers
permet de limiter le
nombre de requêtes pouvant être servies simultanément à un moment donné
ainsi que le nombre de processus autorisés (MaxRequestWorkers
/ ThreadsPerChild
), alors que le
scoreboard représente l'ensemble des processus en cours d'exécution et
l'état de leurs threads de travail. Si le scoreboard est plein
(autrement dit si aucun des threads n'est dans un état inactif) et si le
nombre de requêtes actives servies est inférieur à MaxRequestWorkers
, cela signifie que
certains d'entre eux bloquent les nouvelles requêtes qui pourraient être
servies et sont en l'occurrence mises en attente (dans la limite de la
valeur imposée par la directive ListenBacklog
). La plupart du temps, ces
threads sont bloqués dans un état d'arrêt en douceur car ils attendent
de terminer leur travail sur une connexion TCP pour s'arrêter et ainsi libérer
une entrée dans le scoreboard (par exemple dans le cas du traitement des
requêtes de longue durée, des clients lents ou des connexions en
keep-alive). Voici deux scénarios courants :
MaxSpareThreads
). Cette situation
est problèmatique car lorsque la charge augmente à nouveau, httpd va
essayer de lancer de nouveaux processus. Si cette situation se
répète, le nombre de processus peut augmenter sensiblement,
aboutissant à un mélange d'anciens processus tentant de s'arrêter et
de nouveaux processus tentant d'effectuer un travail quelconque.
A partir de la version 2.4.24, mpm-event est plus intelligent et peut traiter les arrêts graceful de manière plus efficace. Voici certaines de ces améliorations :
ServerLimit
. Les directives
MaxRequestWorkers
et
ThreadsPerChild
permettent de limiter le nombre de processus actifs, alors que la
directive ServerLimit
prend aussi en compte les proccessus en arrêt graceful pour
permettre l'utilisation d'entrées supplémentaires du scoreboard en
cas de besoin. L'idée consiste à utiliser ServerLimit
pour indiquer à httpd
conbien de processus supplémentaires seront tolérés avant
d'atteindre les limites imposées par les ressources du système.
Le comportement décrit dans le dernier point est bien visible via
mod_status
dans la table des connexions avec les deux
nouvelles colonnes "Slot" et "Stopping". La première indique le PID et
la seconde si le processus est en cours d'arrêt ou non ; l'état
supplémentaire "Yes (old gen)" indique un processus encore en exécution
après un redémarrage graceful.
La gestion améliorée des connexions peut ne pas fonctionner pour
certains filtres de connexion qui se sont déclarés eux-mêmes
incompatibles avec le MPM Event. Dans ce cas, le MPM Event réadoptera le
comportement du MPM worker
et réservera un thread de
travail par connexion. Notez que tous les modules inclus dans la
distribution du serveur httpd sont compatibles avec le MPM Event.
Une restriction similaire apparaît lorsqu'une requête utilise un
filtre en sortie qui doit pouvoir lire et/ou modifier la totalité du
corps de la réponse. Si la connexion avec le client se bloque pendant
que le filtre traite les données, et si la quantité de données produites
par le filtre est trop importante pour être stockée en mémoire, le
thread utilisé pour la requête n'est pas libéré pendant que httpd attend
que les données soient transmises au client.
Pour illustrer ce cas de figure, nous pouvons envisager les deux
situations suivantes : servir une ressource statique (comme un fichier
CSS) ou servir un contenu issu d'un programme FCGI/CGI ou d'un serveur
mandaté. La première situation est prévisible ; en effet, le MPM Event a
une parfaite visibilité sur la fin du contenu, et il peut utiliser les
évènements : le thread de travail qui sert la réponse peut envoyer les
premiers octets jusqu'à ce que EWOULDBLOCK
ou
EAGAIN
soit renvoyé, et déléguer le reste de la réponse au thread
d'écoute. Ce dernier en retour attend un évènement sur le socket, et
délègue le reste de la réponse au premier
thread de travail disponible. Dans la deuxième situation par contre
(FCGI/CGI/contenu mandaté), le MPM n'a pas de visibilité sur la fin de
la réponse, et le thread de travail doit terminer sa tâche avant de
rendre le contrôle au thread d'écoute. La seule solution consisterait
alors à stocker la réponse en mémoire, mais ce ne serait pas l'option la
plus sure en matière de stabilité du serveur et d'empreinte mémoire.
Le modèle event a été rendu possible par l'introduction de nouvelles APIs dans les systèmes d'exploitation supportés :
Avant que ces APIs soient mises à disposition, les APIs
traditionnelles select
et poll
devaient être
utilisées. Ces APIs deviennent lentes si on les utilise pour gérer de
nombreuses connexions ou si le jeu de connexions possède un taux de
renouvellement élevé. Les nouvelles APIs permettent de gérer beaucoup
plus de connexions et leur performances sont meilleures lorsque le jeu
de connexions à gérer change fréquemment. Ces APIs ont donc rendu
possible l'écriture le MPM Event qui est mieux adapté à la situation
HTTP typique où de nombreuses connexions sont inactives.
Le MPM Event suppose que l'implémentation de apr_pollset
sous-jacente est raisonnablement sure avec l'utilisation des threads
(threadsafe). Ceci évite au MPM de devoir effectuer trop verrouillages
de haut niveau, ou d'avoir à réveiller le thread d'écoute pour lui
envoyer un socket keep-alive. Ceci n'est possible qu'avec KQueue et
EPoll.
Ce MPM dépend des opérations atomiques compare-and-swap
d'APR pour la synchronisation des threads. Si
vous compilez pour une plate-forme x86 et n'avez pas besoin du
support 386, ou si vous compilez pour une plate-forme SPARC et
n'avez pas besoin du support pre-UltraSPARC, ajoutez
--enable-nonportable-atomics=yes
aux arguments du
script configure
. Ceci permettra à APR
d'implémenter les opérations atomiques en utilisant des instructions
performantes indisponibles avec les processeurs plus
anciens.
Ce MPM ne fonctionne pas de manière optimale sur les plates-formes plus anciennes qui ne gèrent pas correctement les threads, mais ce problème est sans objet du fait du prérequis concernant EPoll ou KQueue.
libkse
(voir man libmap.conf
).glibc
a été compilée
avec le support pour EPoll.Description: | Limite le nombre de connexions simultanées par thread |
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Syntaxe: | AsyncRequestWorkerFactor facteur |
Défaut: | 2 |
Contexte: | configuration globale |
Statut: | MPM |
Module: | event |
Compatibilité: | Disponible depuis la version 2.3.13 |
Le MPM event gère certaines connexions de manière asynchrone ; dans ce cas, les threads traitant la requête sont alloués selon les besoins et pour de courtes périodes. Dans les autres cas, un thread est réservé par connexion. Ceci peut conduire à des situations où tous les threads sont saturés et où aucun thread n'est capable d'effectuer de nouvelles tâches pour les connexions asynchrones établies.
Pour minimiser les effets de ce problème, le MPM event utilise deux méthodes :
Cette directive permet de personnaliser finement la limite du nombre de connexions par thread. Un processus n'acceptera de nouvelles connexions que si le nombre actuel de connexions (sans compter les connexions à l'état "closing") est inférieur à :
ThreadsPerChild
+
(AsyncRequestWorkerFactor
*
nombre de threads inactifs)
Il est possible d'effectuer une estimation du nombre maximum de connexions simultanées pour tous les processus et pour un nombre donné moyen de threads de travail inactifs comme suit :
(ThreadsPerChild
+
(AsyncRequestWorkerFactor
*
number of idle workers)) *
ServerLimit
ThreadsPerChild = 10 ServerLimit = 4 AsyncRequestWorkerFactor = 2 MaxRequestWorkers = 40 idle_workers = 4 (moyenne pour tous les processus pour faire simple) max_connections = (ThreadsPerChild + (AsyncRequestWorkerFactor * idle_workers)) * ServerLimit = (10 + (2 * 4)) * 4 = 72
Lorsque tous les threads de travail sont inactifs, le nombre maximum absolu de connexions simultanées peut être calculé de manière plus simple :
(AsyncRequestWorkerFactor
+ 1) *
MaxRequestWorkers
ThreadsPerChild = 10 ServerLimit = 4 MaxRequestWorkers = 40 AsyncRequestWorkerFactor = 2
Si tous les threads de tous les processus sont inactifs, alors :
idle_workers = 10
Nous pouvons calculer le nombre maximum absolu de connexions simultanées de deux manières :
max_connections = (ThreadsPerChild + (AsyncRequestWorkerFactor * idle_workers)) * ServerLimit = (10 + (2 * 10)) * 4 = 120 max_connections = (AsyncRequestWorkerFactor + 1) * MaxRequestWorkers = (2 + 1) * 40 = 120
Le réglage de la directive
AsyncRequestWorkerFactor
nécessite de connaître le
trafic géré par httpd pour chaque style d'utilisation spécifique ; si vous
modifiez la valeur par défaut, vous devrez par conséquent effectuer des
tests approfondis en vous appuyant étroitement sur les données fournies par
mod_status
.
La directive MaxRequestWorkers
se nommait
MaxClients
avant la version 2.3.13. La valeur
ci-dessus montre que cet ancien nom ne correspondait pas à sa
signification exacte pour le MPM event.
La directive AsyncRequestWorkerFactor
accepte des valeurs d'argument de type non entier, comme "1.5".